Le vent souffle dans les rues de Toulouse. La ville marche au ralenti sous la lumière grise. Il y a peu ou pas de gens dans la rue : ils ont trop peur.
Je me demande si on peut vraiment être étonné. Seuls les innocents ou les inconscients sont étonnés : l'agressivité est partout et même sans nous en rendre compte, on y participe activement. Il s'agit d'une violence muette, celle qui fait que vous ne regardez jamais un SDF dans les yeux, celle qui fait que vous râlez sans cesse parce que la queue de la FNAC ne va pas assez vite ou celle qui fait qu'au lieu d'aimer vos proches, vous les possédez et vous ne les voyiez même pas. Quand on se rend compte de cette violence là, on n'est plus étonné de la violence assourdissante.
Le bruit maintenant s'est calmé. On réalise, on imagine, mais on se tait. Et j'ose espérer que ce silence sera profitable à tous.

Aujourd'hui, j'ai appris que je ne partais pas en Erasmus. Au fond de moi, je crois que je suis soulagée de ne pas avoir à me battre pour dire que je n'ai pas envie d'y aller.

Le problème, c'est que j'avais un plan trop prêt. Et que j'étais pénarde.
Mais au final, tant mieux que je sois bousculée !
Comme ça, je pourrais me poser les vraies questions, à savoir qu'est-ce que je veux réellement?

Je veux être photojournaliste et en vivre. Et tant pis si les anciens me disent que le métier est mort, je ne veux pas y renoncer d'avance. J'ai 20 balais et le droit de me tromper.